COELI SOLIQUE MUNERE

Découvrez ci-dessous les résultats d'un concours de traduction de la devise de la famille mareschal, qui a réuni les plus grands spécialistes latinistes européens

Traduction signée
Renaud Vorms
 

La traduction de Renaud, fût faite à la volée, un soir
devant l'Opéra de Lyon, sur des souvenirs lointains
de ses années de lycée :

"Relier le Ciel et la Terre"

Traduction signée
Emile Hooge

son Email :
hooge@tremplin.fr
 

"Je suis prêt à confirmer la justesse de la traduction officielle, (par le don du Ciel et de la Terre) très littérale. Le sens et la fonction de chaque mot est bien respecté.

Coelum (ou caelum) est un nom neutre rattaché à la deuxième déclinaison. Coeli est son génitif singulier (le nominatif pluriel est peu probable). Il remplit donc une fonction de complément du nom.Coelum signifie entre autres le ciel (j'ai opté pour cette traduction du fait de son association avec le nom suivant : la terre)

Solum est également rattaché à la deuxième déclinaison. Soli est donc son génitif. Il s'agit comme nous l'avons dit de la terre.

Les deux noms précédents sont reliés par une conjonction de coordination "que" collée à la fin du deuxième mot. On la traduit généralement par "et".

Munus est quant à lui rattaché à la troisième déclinaison. Son génitif est muneris (je précise cela car en général on donne le nominatif et le génitif d'un nom dont on parle en grammaire latine si je m'en souviens bien...). Munere est donc sans aucun doute un ablatif singulier qui dans notre phrase semble indiquer une fonction de complément de moyen. Munus, muneris signifie le don ou la faveur.

Si l'on analyse la phrase dans son ensemble, les deux compléments du nom munere sont placés avant celui-ci et reliés par la conjonction de coordination que. La traduction littérale est donc bien

"Par le don du Ciel et de la Terre."

J'étais déçu de tomber sur la même, traduction que vous,
qu'allais-je pouvoir apporter de nouveau ?
Pourtant je me suis lancé, à peine perdue peut-être...
Voici le fruit de mes divagations réflexives :

Par l'esprit et la matière
ou
Avec la grâce du ciel et de la terre
ou
Ciel et terre sont avec nous
ou
Avec les faveurs celestes et terrestres"

Traduction signée
Brigitte
de Charentenay
 

A l'inverse de ce que propose Emile (mais sur des bases
de grammaire légèrement opposées), il pourrait être intéressant de traduire l'ablatif Munere comme indiquant un mouvement vers les deux noms Coeli et Solique. Il serait question de munir, de servir le ciel et la terre, et non pas de recevoir quelque chose.

En outre les noms semblent être au datif, donc il est logique qu'ils soient les objets du mouvement. Enfin, on traduirait Solique comme le Sol, plutôt quela Terre. Résultat :

Au service du Ciel et du Sol

Traduction signée
Pierre
de Charentenay
  "La traduction officielle a été vérifiée par les meilleurs latinistes français de la Compagnie de Jésus. En effet, c'est celle que tu donnes (Webmaster), et qui est confirmée par l'étude savante que tu cites (Emile Hooge) et qui confirme aussi cette traduction. Les autres traductions me laissent perplexe.

La particularité de cette devise est qu'elle est le contraire de tous les fondamentalismes qui attendent de tout recevoir uniquement du ciel et de tous les matérialismes qui attendraient tout de la terre.

L'art de recevoir de deux est un des plus difficiles car il laisse la nature s'exprimer jusque dans ses racines, mais il est prêt aussi à recevoir ce qui lui vient de tout à fait ailleurs, du transcendant
.

C'est une très belle devise dans cette traduction officielle.
On pourrait en écrire ici des pages, et je m'essaierai peut-être un jour si la terre autant que le ciel m'en laisse me temps."